vendredi 17 avril 2015

MATTHIAS GOERNE - Die Winterreise - Schubert - Aix/2014 - Piano/Markus Hinterhaüser et Plasticien/William Kentridge -

                                 REISE UND BILD
                                 (voyage et image)


Die Winterreise de Franz Schubert et Wilhelm Müller,
au Festival d’Aix-en-Provence, le 15/07/2014, sur Arteconcert et Medici.TV.

   Ca commence par un arbre et ça finit par un arbre. L’arbre est-il le Sänger (chanteur), le Sänger est-il l’arbre ? En tout cas, le Sänger et le Baum (arbre) sont là, tout droits, pour le Winterreise  de Schubert.
   William Kentridge, le plasticien, tire un fil de chaque lied, tisse une toile d’images intimes, déroulée derrière Matthias Goerne, le Wanderer (marcheur) au chant magnétique. Et si les routes de Goerne et de Kentridge voyagent en parallèles, leurs mots et visions qui se ressemblent s’y assemblent, palpables un instant.
Gute Nacht (bonne nuit). L’homme repart. Les pages se tournent.
Hiver, ses larmes sont gouttes de glace.
Schmerz (peine) dans son Herz (cœur).
La Frauenbild (image de la femme) se recompose.
Dans la tasse-coquillage, l’homme entend les souvenirs de son Liebe (amour), et seul, dans sa chaise de rotin, rêve du printemps des amours partagées.
Fuite des images, rythme ralenti.
L’homme devient corneille.
L’oiseau se cogne aux murs, car l’espoir s’en va.
Mais l’arbre aux morts-pendus n’accueillera pas notre homme.
Les pages se tournent.
Des larmes de soleils gouttent.
L’homme-Wanderer trouve le vielleux. L’arbre revient, et les chansons.
   Matthias Goerne pétrit chaque phrase de tout son corps, tangue et roule, danse son legato. Il encre ou délave la consonne, étend ou dresse la voyelle, pour une fluidité permanente du discours musical. Sur ce souffle magistral, murmures et tourments, douleurs, tendresses, parfois délires ou simples récits, tous les états du voyage schubertmüllerien sont traversés. Comme si c’était la dernière fois et comme si c’était la première fois, Matthias Goerne chante le Winterreise. Son immersion absolue dans l’œuvre est transe des sentiments.
   Le piano de Markus Hinterhaüser efface la percussion, cherche l’eau du son, les pleurs du Wanderer.
   « A moi ces lieder me plaisent plus que tous autres, et un jour vous les aimerez aussi » a simplement dit Schubert à ses amis, en parlant du Winterreise, (cf. écrits de son ami Joseph Von Spaun). Le Winterreise de Schubert ou l’indispensable amour…

ACTUALITE : Matthias Goerne sera à l'Opéra de Bordeaux le 21/04/2015 à 20h
et à l'Arsenal de Metz le 30/04/2015 à 20h aussi.

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- Dépôt SACD n°277418 -







                                                       

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