vendredi 7 août 2015

FIERRABRAS de Schubert, mes. Peter Stein - Salzbourg/25.08.2014/Medici.Tv -


  Il est important de regarder le Fierrabras de Franz Schubert, à Salzbourg le 25/08/2014, en replay sur Medici.Tv, pour ses magnifiques qualités musicales et non pour sa mise en scène (Peter Stein).
   Si cette dernière se révèle être un superbe livre d’images médiévales, collant parfaitement au livret, son statisme récurrent dessert une musique héroïco-romantique où lenteurs élégiaques et solennelles sont souvent de mise. Peter Stein semble ici cultiver l’osmose rythmique entre musique et mise en scène, quitte à alourdir la dynamique dramatique.
   Heureusement il y a la musique, et elle captive. Dans la fosse, Ingo Metzmacher (dm) et les Wiener Philarmoniker s’emploient à construire une structure rythmique vigoureuse, rigoureuse et indispensable chez Schubert où énergie de l’œuvre, relief de la ligne mélodique et impact du texte passent avant tout par le rythme. L’orchestre a un son net, franc, qui n’est pas sans rappeler celui de certains pianistes, accompagnateurs de liedersänger, -je pense en particulier à Gerald Moore.
La partition vocale, elle, contient peu d’airs pour solistes, mais est truffée de duos, trios, ensembles, souvent avec chœurs. Le Konzertvereinigung Wiener Staatsopernchor est parfaitement préparé, précision, musicalité, art consommé des nuances. Acte III/Scène IV, un chœur de chevaliers chrétiens, emprisonnés dans une tour par les Maures, chante « a cappella », moment céleste d’harmonies enchevêtrées, où se confondent naturel, simplicité et vive mélancolie des voix schubertiennes. L’équipe de solistes se distingue par une admirable cohérence de style. Le chevalier Eginhard de Benjamin Bernheim enchante par la clarté et la tendresse du timbre, (à suivre en Tamino à Dresde en décembre 2014 et  juillet 2015). Emma, sa bien-aimée, fille de Charlemagne, est la blonde Julia Kleiter dont la voix opaline rayonne de sincérité et d’innocence.  Noble et sévère Charlemagne de l’élégante basse Georg Zeppenfeld et Roland combatif de Markus Werba, baryton vaillant et chaleureux. Son amour est Florinda, fille de Boland, chef des Maures, incarnée par la très ardente Dorothea Röschmann, que l’on découvre dans un duo poignant avec l’impeccable Maragond de Marie-Claude Chapuis (ActeIII/ScèneII). Enfin, si le Boland de Peter Kalman semble être en méforme vocale, son Fierrabras de fils, Michael Shade, brille par un chant ciselé et émouvant.
   La belle âme chevaleresque de ce Fierrabras me transporte dans un monde qui serait peuplé d’opéras de Schubert. J’ai fait un rêve…

                                                                       *********

- Dépôt SACD n°277418 -













                                                         

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire