vendredi 7 août 2015

LES CONTES D'HOFFMANN d'Offenbach, mes. Richard Jones - Munich/12.2011/ArteLiveWeb -

                                                                                   
De Jacques Offenbach, livret de Jules Barbier, à Munich/12.2011/sur ArteLiveWeb.

   Le « son-Offenbach » des Contes d’Hoffmann distille une mélancolie profonde, permanente et sotto voce. Dimension non intégrée par Richard Jones dans sa mise en scène de Munich. Il a gardé l’humour -et le grinçant- mais pas le désespoir. R. Jones a dénaturé cet opéra.
Les qualités interprétatives du plateau vocal sont gâchées par une esthétique scénique d’un volontaire et immense mauvais goût, surligné par un éclairage violent et assassin. Pauvres Rolando Villazon et Diana Damrau, entre autres ! Mais que diable allaient-ils faire dans cette galère ? Immergés dans tant de laideur, leurs prestations vocales ont le goût de l’effort et leurs personnalités respectives semblent étrangères à la monstruosité ambiante. Les sensations auditives sont parasitées et défigurées par ce théâtre cauchemardesque. Pourtant Richard Jones nous a donné au Royal Opéra House un très fort Trittico de Puccini…Si quelques gags sont parvenus à me faire rire, dans ces Contes, j’ai sérieusement regretté la mise en scène si fine de Robert Carsen, à l’Opéra-Bastille en 2010.
Performances vocales mises à part, je considère comme une erreur fondamentale l’utilisation d’une seule cantatrice, ici Diana Damrau, pour les trois rôles d’Olympia, Antonia et Giulietta, plus celui muet de Stella. L’incarnation de ces quatre femmes par une seule ramène à la vraisemblance, à une banale réalité, ce qui doit rester mystère, fantastique, dans ces Contes d’Hoffmann. L’oeuvre perd ainsi sa substance de conte, son noyau vital. Imaginaire et musique s’en trouvent appauvris. Dommage !

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- Dépôt SACD n°277418 -




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